Avant les musées à quoi servaient les tableaux?

AVANT LES MUSEES A QUOI SERVAIENT LES TABLEAUX ?

 

- Traditionnellement, on exposait du « grand art » au musée : gravures, dessins, peintures, sculptures

- En 1648, en France, le grand art était enseigné par l’académie royale de peinture et de sculpture

- Au XVIIIeme siècle, on revalorise d’autres arts comme le théâtre ou l’architecture

- Après la Révolution française, les musées servaient de lieux de conservation pour les œuvres. Ils étaient accessibles uniquement aux artistes pour qu’ils se forment et pour leur instruction.

Œuvres vues au musée 


Polyptique de la variété et de la rédemption
, Hans Memling 1845

- Il s’agit d’un polyptique de 6 panneaux (3 panneaux recto-verso). L’œuvre se plie et se déplie grâce à un système de charnières 

- Il y a une mise en scène du momento mori (« souviens-toi que tu vas mourir »). En effet un des panneaux représente une femme nue tenant un miroir à la main (symbole de vanité) et accompagnée d’un griffon (symbole de luxure). Le message du memento mori représenté ici est qu’il faut se libérer de nos péchés (ici la vanité et la luxure) pour accéder au Paradis.

- Il s’agit donc d’une œuvre moralisante

- Le commanditaire de cette œuvre était un marchand et elle était vouée à un contexte privé. C’était une sorte de « livret de morale » utilisé dans le cadre d’une dévotion privée (comme support de prière). Son petit format la rendait transportable (ainsi que le fait que les panneaux se replient) et son commamditaire pouvait donc l’emporter lors de voyages

Triptyque de Cima de Congliano, vers 1502, musée des beaux arts et Wallace collection

- Les trois tableaux qui forment ce triptyque ne sont pas réunis au musée. En effet, le tableau central appartient à la Wallace Collection à Londres, qui a pour politique de ne pas prêter ses œuvres. Les trois parties de ce triptyque ne seront donc jamais réunies au Musée des Beaux Arts de Strasbourg. Comme il manque le panneau central, il est projeté entre les deux autres tableaux.

- Aujourd’hui la plupart des œuvres religieuses sont démantelées 

- Sont représentés Saint Sébastien, Ste Catherine et St Roc, chacun sur un tableau

- Ce triptyque était donc un support de prière contre la peste, mais il fut décroché lors de la mode du baroque et redécouvert par un anglais qui en sépare les trois panneaux en 1799 et les vend.

- A partir de cet instant, les trois panneaux n’ont jamais été réunis ensemble.

 

Saint Sébastien (panneau de gauche)

- Né au IIIème siècle, c’était un centurion chrétien qui convertit ses camarades. L’empereur de l’époque, Declecion, ordonna qu’on lui tire dessus avec des flèches sans toucher son cœur (martyr). Il est traditionnellement prié contre la peste.

Sainte Catherine (panneau central)

- Catherine de Sienne accompagnait les pestiférés dans leurs derniers instants pour leur salut, pour qu’ils parviennent à accéder au Paradis. Elle aurait réussi à soigner des victimes de la peste.

Saint Roc :

- Né au XIVeme siècle à Montpelier, c’était un médecin qui vint en aide aux pestiférés et aux lépreux. Il attrapa la peste à Rome et s’exila dans une forêt.

Danae et la pluie d’or, Le Titien, 1544

- Le mythe : Une prophétie annonça que le petit fils d’un roi le tuerait. Ce dernier fit donc enfermer sa fille Danae, qui était très belle, dans une tour. Zeus, qui avait été séduit par la belle Danae, se metamorphosa en pluie d’or et la mit enceinte

- Sur ce tableau Danae est représentée au centre dans une position lascive. On peut voir Zeus sous forme de pluie d’or. La mythologie est un prétexte pour représenter le corps nu.


Venus et l’amour
, seconde moitié du XVI ème siècle . Contexte privé pour le regard des amis

- Tableaude Vénus caché par un rideau : à l’époque il était mal vu que ce nu séduisant soit exposé à la vue de tous et on le cacha donc dernière un rideau pour des raisons de chasteté et préserver de la perversion 

- A Venise, les courtisanes possédaient ce genre de tableaux cachés par un rideau. La Vénus serait-elle une courtisane ?

- Le rideau donne un sentiment d’interdit, de fruit défendu, ce qui rend ce qui se cache derrière d’autant plus désirable.

- Echos entre Danae et Vénus 

Tradition de l’odalisque

Evocation de l’acte sexuel

Placés côte à côte dans la salle

La représentation mythologique permet de peindre un nu idéalisé 

Accroché au dessus du lit nuptial pour inciter à la procréation 

Portrait du Cardinal de Richelieu, Phlippe de Campaigne, 1642

- Ce tableau a été peint pour servir de modèle à un sculpteur car il ne pouvait pas se servir du Cardinal en personne

Loth et ses filles, Vouet, 1663

- Scène biblique : une histoire d’inceste acceptée par l’Eglise car elle permet à Loth, dont le fils et la femme ont perris, d’assurer sa descendance. Dieu a déclenché un incendie à Sodom pour punir ses habitants de leurs péchés et seul Loth et ses filles ont réussi à fuir

- L’œuvre était faite pour être exposée au-dessus de la cheminée (rappel de l’incendie) et a été peint de sorte que la perspective soit cohérente avec la hauteur du regard du spectateur (mis en scène au musée)

 

Avant le musée, les tableaux servaient :

- Un contexte public ou privé 

- A inciter à la procréation (au sein du mariage)

- A moraliser

- Comme support de prière 

- De modèles

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